Palais provincial
Les origines…
L’histoire du Palais provincial est indissociable de l’évolution de la ville de Namur que se soit d’un point de vue politique, spirituel ou architectural.
Jusqu’au début du 18ème siècle, Namur est encore une petite ville faite de maisons en bois. Souvent le lieu de sièges militaires violents, la capitale du comté est régulièrement la proie des flammes. Un édit royal de 1708, réduit les impôts pour tout qui décide de construire des maisons en brique, pierre ou ardoise. Une nouvelle dynamique est donc lancée dans la ville et notamment, accélérée par l’arrivée du 12ème évêque du diocèse de Namur, Thomas de Strickland.
Le Palais, lieu de Pouvoir Spirituel…
A l’emplacement du Palais provincial se trouvait à l’origine plusieurs maisons de rangées achetées entre 1562 et 1602 par le diocèse pour en faire la demeure des évêques. Lorsqu’il arrive, Thomas de Strickland, ne veut pas vivre dans ce « complexe » qu’il juge peu habitable. Et pour cause, le nouvel évêque de Namur est habitué au luxe et à la vie mondaine des grandes cours européennes. Après d’âpres négociations avec l’Archevêché, il obtient des fonds pour commencer, en 1728, la construction de son Palais épiscopal.
Après quatre années de construction, et une dette colossale, la nouvelle résidence de l’évêque devient le bâtiment le plus important de la ville. Construit selon le modèle classique à la française, cet hôtel de maître devient le chef de file et source d’inspiration pour de nombreuses autres demeures dans le namurois. Une deuxième phase de travaux viendra encore rehausser le prestige architectural du Palais épiscopal, puisqu’entre 1772 et 1779, Ferdinand-Marie, prince de Lobkowitz, et 14ème évêque, fait réaliser de nombreux aménagements dont notamment la réalisation du Hall blanc décoré de stucs réalisés par les frères Moretti. Cette décoration, encore visible aujourd’hui, est une des dernières traces du travail de ces artistes italiens.
Le Palais, lieu de Pouvoir Temporel…
Alors que le Palais épiscopal acquiert sa forme actuelle, la Révolution française éclate. Lorsque les français, en 1795, s’emparent de Namur, ils confisquent le Palais à son évêque pour y installer le siège de l’administration civile du Département de Sambre et Meuse.
Entre l’arrivée des français en 1795 et l’indépendance belge en 1830, le Palais va changer trois fois d’affectation. Après le Palais de la préfecture, il devient provincial en 1815 lorsque Namur passe sous le régime hollandais. Enfin, en 1830, la nouvelle province belge de Namur garde le Palais provincial comme siège pour son Gouverneur.
Entre 1937 et 1939, une troisième phase de travaux a lieu et voit le Palais provincial encore s’agrandir avec des annexes de part et d’autre des ailes d’origine. Il obtient la forme qu’on lui connait aujourd’hui. S’étalant de la rue Basse-Marcelle à la rue du Collège.
Du spirituel au temporel, le Palais provincial de Namur à connu deux grandes directions entre sa création et aujourd’hui. Il demeure, néanmoins, depuis le début, un édifice remarquable connu de tous les namurois, et un centre névralgique de la vie au cœur de la ville.